Indépendants, le TJM (taux journalier moyen) est l’une des variables les plus importantes à maîtriser en création d’entreprise puisqu’il correspond au prix journalier pratiqué avec vos clients. Il permet ainsi d’afficher votre valeur sur le marché du travail, et de fixer des tarifs à la fois cohérents et compétitifs par rapport à votre activité.
Dans cet article, nous faisons la liste des facteurs à considérer pour calculer correctement votre TJM (hors taxe) : l’activité, mais aussi les impôts, charges, objectifs, et plus encore.
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📝 En résumé :
- Pour calculer votre TJM, vous devez évaluer votre niveau d’expertise, analyser les tarifs pratiqués par les concurrents, anticiper le montant des charges, déterminer le nombre de jours travaillés et le temps non facturable et prendre en compte votre localisation ;
- La formule du TJM est la suivante : (rémunération mensuelle visée avant impôts/cotisations + frais de fonctionnement) / nombre de jours travaillés par mois ;
- Le TJM n’est pas l’unique système de tarification. Vous pouvez également réaliser une offre sous forme d’un package ou encore proposer un forfait.
Comment déterminer un TJM adapté à vos objectifs de revenus ?
En tant qu’indépendant, vous devez prendre en compte des critères qui permettent de vous présenter sur votre marché avec le « juste prix ». Nous avons fait la liste des principaux facteurs à considérer : le niveau d’expertise, la veille de la concurrence, le montant des charges, le nombre de jours travaillés et la zone géographique depuis laquelle vous travaillez.
Évaluer votre niveau d’expertise
Le TJM de tout freelance évolue avec le temps. Si vous débutez votre activité, vous n’avez pas forcément acquis la réputation ni l’expérience qui permet d’appliquer un TJM parmi les plus élevés de votre marché.
Par conséquent, plus vous monterez en compétence au fil des années, et plus vous multiplierez les projets, plus votre TJM pourra être élevé puisque vous pourrez prouver votre capacité à apporter de la valeur ajoutée à vos clients.
👀 Au-delà de l’expertise, le métier en lui-même a un impact sur le TJM. En effet, si vous pratiquez un métier “de niche”, ou que votre compétence est rare et recherchée – comme maîtriser un langage de programmation en particulier si vous êtes développeur web – vous pouvez proposer un TJM élevé même en tant que junior.
Analyser les tarifs pratiqués par les concurrents
Le TJM d’un graphiste est forcément différent de celui d’un traducteur ou encore d’un consultant, car le marché n’est pas le même.
C’est la raison pour laquelle, en tant qu’indépendant, faire une veille des TJM pratiqués par vos concurrents directs est utile afin de proposer des tarifs justes et cohérents par rapport à la réalité du marché et à votre métier :
- Un TJM trop élevé par rapport à vos concurrents peut être désavantageux car vous serez simplement trop cher et « hors budget » ;
- Mais un TJM trop bas peut paraître “suspicieux” sur la qualité promise (et vous empêcher de vous rémunérer à juste titre).
Pour trouver le TJM de vos concurrents, jetez un œil aux plateformes de freelances comme Malt ou Crème de la Crème.
Anticiper le montant des charges
En tant qu’indépendant en entreprise individuelle ou en société, vous devez payer des cotisations sociales et des impôts (sur le revenu ou sur les sociétés) à partir d’une base mensuelle, trimestrielle ou annuelle. De même, si vous avez une société avec des salariés, vous devrez régler des charges patronales. Le montant de ces taxes, qui varie selon votre statut juridique, est à considérer dans le calcul de votre TJM.
Par ailleurs, il est important d’anticiper les charges professionnelles mensuelles qui ont un impact sur le fonctionnement de votre activité :
- Frais d’assurances ;
- Frais de mutuelle ;
- Frais de logiciel ;
- Loyer d’un bureau ou espace de coworking ;
- Frais de déplacement ;
- Et bien plus encore.
Notez néanmoins que hors micro-entreprise, ces charges peuvent être déductibles de votre résultat imposable en entreprise individuelle (régime de la déclaration contrôlée, ainsi qu’en société.
Déterminer le nombre de jours travaillés et le temps non facturable
Les freelances n’ont pas de congé payé ni de RTT, et peuvent connaître des périodes d’inactivité sans percevoir d’allocations chômage. De même, le temps passé sur les tâches administratives n’est pas du temps rémunéré.
Ces éléments sont à prendre en compte dans le calcul du TJM puisque vous devez :
- Évaluer le nombre de jours travaillés par mois ;
- Anticiper le nombre de jours de congé sur une année ;
- Estimer le temps passé aux tâches non facturables.
Prendre en compte votre localisation
Enfin, en fonction de la zone géographique où vous vivez, vous pouvez moduler légèrement votre TJM. Si vous exercez votre activité dans une grande ville, comme Paris, Lyon ou Marseille, et que vos prospects ou clients se trouvent dans une zone similaire, vous devez prendre en compte le coût de la vie qui est forcément plus élevé qu’ailleurs en France.
Calcul du TJM : comment procéder ?
Le TJM se calcule d’après la formule de référence suivante :
(rémunération mensuelle visée avant impôts/cotisations + frais de fonctionnement) / nombre de jours travaillés par mois
Au résultat obtenu, vous avez un TJM brut. Pour calculer le net, vous devez déduire le montant de vos impôts et de vos cotisations qui peuvent fortement varier d’un statut juridique à l’autre. À titre d’exemple, un indépendant en EURL paie généralement 45 % de cotisations sociales contre 80 % pour un indépendant en SASU.
Un exemple de TJM en micro-entreprise
Clarisse est graphiste en freelance. Elle a choisi le statut de l’entreprise individuelle au régime de la micro-entreprise. Elle souhaite percevoir une rémunération mensuelle avant impôts et cotisations de 3000 € en travaillant 156 jours par an, soit en moyenne 13 jours par mois (cela revient à 4 jours par semaine et 5 semaines de congé).
- Ses charges de fonctionnement mensuelles moyennes s’élèvent à environ 300 € : 3000 + 300 = 3300 € ;
- 3300 / 13 = 253 €.
Pour une rémunération brute cible de 2700 € (hors frais de fonctionnement), son TJM est estimé à 253 € HT.
⚠️ Il existe des paramètres très précis à prendre en compte comme l’adhésion au versement libératoire de l’impôt sur le revenu ou encore l’éligibilité à l’ACRE.
Exemple d’un TJM en société
Margaux est développeuse web en EURL. Elle vise une rémunération avant impôt et cotisations d’environ 7000 € par mois hors frais de fonctionnement. Elle souhaite travailler 205 jours par an, soit 17 jours par mois.
- Ses frais de fonctionnement mensuels moyens s’élèvent à environ 600 € : 7000 + 600 = 7600 ;
- 7600 / 17 = 447 €
Son TJM est estimé à 447 € HT sans compter l’impôt et les cotisations sociales.
La différence entre une entreprise individuelle au régime micro et une société (EURL, SARL, SASU, ou SAS par exemple) est que le TJM peut-être naturellement plus élevé en société, les taux de cotisations sociales et d’imposition étant plus importants.
Votre taux journalier moyen (TJM) sera de {{ yourTJM }} €.
Rémunération en freelance VS salaire : comment comparer les deux pour déterminer un TJM ?
Les salariés qui se lancent dans la création d’entreprise ont tendance à prendre leur ancien salaire comme référence pour déterminer leur taux journalier moyen.
Attention : cette méthode de comparaison n’est pas viable car comme nous l’avons expliqué, en tant qu’indépendant, vous devez prendre en compte le paiement des cotisations sociales, d’une mutuelle, de vos repas, de vos transports, des congés…
Ainsi, pour déterminer votre TJM d’indépendant à partir de votre salaire brut, vous devez bien penser à inclure ces coûts supplémentaires dans le calcul.
Par exemple, si une consultante en micro-entreprise souhaite appliquer un TJM équivalent à sa rémunération mensuelle brute en CDI de 2500 €, elle doit facturer au moins 250 € par jour en tant que freelance en travaillant 5 jours sur 7. Il lui restera environ 190 € après le paiement de ses charges.
Les autres modes de facturation pour les indépendants
Le TJM n’est pas l’unique système de tarification – bien qu’il soit l’un des plus répandus dans les activités de prestation de service. D’autres modes de facturation sont envisageables comme :
- Réaliser une offre sous forme d’un package si l’activité s’y porte (un prix global pour 5 articles de blog par mois si vous êtes rédacteur web pour 7 posts mensuels sur les réseaux sociaux si vous êtes community manager) ;
- Proposer une facturation au forfait avec un prix déterminé pour l’ensemble d’un projet (un prix fixe pour la livraison d’un site Web ou la création d’un logo).
Il n’y a pas de bonne méthode : tout dépend de votre activité et de vos préférences en la matière. Notez néanmoins que l’avantage du TJM repose sur le paiement de jours réellement travaillés ; alors que le package ou le forfait comportent le risque de passer plus de temps sur une tâche que prévu.
Pour finir, le plus important reste à venir : imposer votre TJM à votre client. Pour ce faire, vous devez mettre en avant la plus-value que vous apportez en tant qu’indépendant, et gagner la confiance de votre interlocuteur.
Vous avez des questions sur le TJM ? Faites appel à l’équipe d’Indy en commentaire et nous vous répondrons rapidement ! 🤗
Bonjour,
Avez-vous des exemples de TJM par secteurs d’activité ?
Merci
Bonjour Ludovic,
Quelques exemples :
Un rédacteur web aura un TJM moyen compris entre 300 et 400€.
Un développeur aura un TJM moyen compris entre 500 et 800€.
Un graphiste aura un TJM moyen compris entre 450 et 600€.
Pour un consultant en stratégie, le TJM moyen se situe entre 600 et 1000€.