Pour leur activité professionnelle, les indépendants doivent investir sur le long terme dans du matériel de qualité : véhicule, machine, travaux de rénovation, etc. Tous ces biens font partie du patrimoine de l’entreprise et sont à entrer dans le registre des immobilisations. La comptabilité s’appuie alors sur le principe d’amortissement pour lisser ces charges sur plusieurs années. Quels sont les différents types d’amortissement possible ? Nous vous expliquons tout sur le sujet 🔎
Automatisez votre comptabilité avec Indy !
Indy, c’est la solution de comptabilité tout-en-un dédiée aux indépendants ! Indy préremplit pour vous vos documents comptables et déclarations fiscales grâce à la synchronisation bancaire ! 🔥
J’essaye gratuitement
📝 En résumé
- L’amortissement c’est la répercussion en comptabilité de la perte de valeur d’un bien au fil du temps sur un exercice comptable ;
- Les amortissements sont possibles uniquement sur des actifs immobilisés ;
- Il existe 3 types d’immobilisations : corporelles, incorporelles et financières ;
- Il existe 2 types d’amortissements traditionnels : l’amortissement linéaire et dégressif ;
- Il existe 2 méthodes plus rares : l’amortissement variable et exceptionnel.
L’amortissement comptable : définition et durée
Définition
L’amortissement comptable c’est le fait de constater une perte de valeur d’un bien immobilisé de l’entreprise et de le répercuter en comptabilité.
Avec le procédé de l’amortissement, un pourcentage du prix d’achat du bien, est déduit en charge chaque année lors de la clôture de l’exercice comptable, et ce, pendant toute sa période d’utilisation.
Dans le Plan Comptable Général (PCG), l’amortissement est enregistré dans le même compte que celui de l’immobilisation correspondante. Une fois comptabilisé, il influe l’actif du bilan comptable.
Par exemple, pour un véhicule de tourisme, la durée d’utilisation retenue est généralement de 5 ans. Vous déduirez donc chaque année pendant 5 ans une part du prix d’achat de ce véhicule. Cette part change selon le type d’amortissement choisi.
L’amortissement établi une dépréciation de l’actif immobilisé.
Rappel : le principe de l’immobilisation
Les amortissements comptables ne s’appliquent que sur les biens dits immobilisés. Les immobilisations sont des biens acquis et utilisés par le professionnel pendant plus d’un an.
Il en existe trois types :
- Les immobilisations corporelles : tout bien physique incluant véhicules, cabinets, ou tout équipement matériel utilisé plus d’un an. À noter que le matériel de moins de 500 € peut-être directement déduit en charge au choix du professionnel ;
- Les immobilisations incorporelles : les biens immatériels du professionnel (brevets, logiciels, marques…). Elles se limitent généralement à la patientèle du cabinet pour la plupart des libéraux, mais peuvent être constituées de licences et de logiciels pour les suites les plus onéreuses ;
- Enfin, les immobilisations financières : parts de société, prêts accordés à d’autres entreprises…
⚠️ Toutes ne sont pas amortissables ! C’est le cas des immobilisations financières qui ne sont jamais amortissables.
Durée de l’amortissement
Les actifs immobilisés s’amortissent sur une durée précise d’utilisation qui varie selon leur nature, leurs caractéristiques techniques, leur intensité d’utilisation… etc. C’est l’administration fiscale qui fixe la durée théorique d’usage d’un bien.
Type d’actif | Nature | Durée |
Immo. incorporelles | Frais d’établissement ou de recherche | 5 ans |
Brevets et licences | Durée de protection juridique ou durée admise de 5 ans | |
Immo. corporelles | Matériel de bureau et mobilier | 5 à 10 ans |
Construction | 20 à 50 ans | |
Installations techniques et outillage | 5 à 10 ans | |
Voiture | 4 à 5 ans | |
Ordinateur | 3 à 5 ans | |
Téléphone | 3 ans | |
Immo. financières | Non amortissable |
Les types d’amortissements : qu’est-ce que ça change ?
Il existe deux modes principaux d’amortissement comptable :
- L’amortissement linéaire ;
- L’amortissement dégressif ;
Il existe également des techniques dérogatoires, plus rare :
- L’amortissement variable ;
- L’amortissement exceptionnel.
Les amortissements deux premiers sont dits traditionnels car ils sont les plus couramment utilisés. Chaque méthode peut toutefois ne pas s’appliquer aux mêmes actifs.
Ensuite, les deux autres types, variable et exceptionnel, sont très rares chez les indépendants et sont accordés uniquement pour certains biens. Pour les entreprises, le plus simple et souvent le plus efficace est d’opter pour l’amortissement linéaire.
Attention : Certaines opérations telles que l’achat d’un terrain, d’un fonds de commerce ou le versement d’un droit au bail ne sont pas amortissables.
L’amortissement linéaire
Explications
L’amortissement linéaire est le plus simple et le plus utilisé de ces différents types de technique. Son principe est de déduire tous les ans la même somme. L’amortissement ne change donc pas de valeur d’une année sur l’autre, il reste identique tout au long de la vie du bien.
Son calcul est : annuité d’amortissement = coût d’acquisition ÷ durée d’utilisation.
Exemple
Prenons le cas d’une voiture achetée 10 000 € HT. La durée générale d’utilisation est de 5 ans. Le calcul est de la durée est : 10 000 / 5. Le résultat est : 2 000 €.
L’amortissement linéaire pour ce véhicule sera donc de 2 000 € par an. Ce montant doit être bien entendu proportionnel à la durée de détention du bien.
La première année, vous devrez calculer l’amortissement au prorata de votre utilisation. Admettons que vous achetez ce bien le 1er octobre, vous allez donc l’utiliser 90 jours sur l’année 2024.
2000 x (90/365) = 493,15. Vous pourrez donc amortir 493,15€ la première année.
😍 Si vous avez beaucoup d’amortissements, tous ces calculs peuvent être fastidieux. Avec Indy, plus besoin de sortir votre calculatrice, calculer tous vos amortissements automatiquement !
L’amortissement dégressif
Explications
Comme son nom l’indique, l’amortissement dégressif diminue avec les années, les sommes à déduire sont donc de moins en moins élevées au fil du temps. Certains actifs peuvent bénéficier de cet amortissement :
- Les installations de sécurité (équipement d’extinction et d’alarme incendie, détection et protection contre le vol)…;
- Les micro-ordinateurs et autres équipements informatiques (téléphone, ordinateur…)
- Les installations à caractère médico-social . Le BOFIP précise que les équipements utilisés en libéral peuvent bénéficier d’un amortissement dégressif s’ils sont identiques à ceux des hôpitaux ;
- Les investissements hôteliers ;
- …etc
Certains actifs ne peuvent pas être amortis avec la méthode dégressive. C’est le cas des immeubles, des véhicules de tourisme, du matériel purement commercial ou encore du matériel de bureau.
Seuls les biens neufs sont concernés. Les biens d’occasion et les biens dont la durée d’utilisation est inférieure à 3 ans sont exclus.
Calcul
Le coefficient est fixé par décret :
- 1,25 si la durée normale d’utilisation est de 3 à 4 ans ;
- 1,75 si cette durée est de 5 à 6 ans ;
- 2,25 si cette durée est supérieure à 6 ans.
Le calcul du taux d’amortissement dégressif se fait suivant cette formule : (100 / durée normale d’utilisation) x coefficient
Nous obtenons ainsi un taux applicable chaque année sur la valeur comptable du bien.
Exemple
Si le 1er janvier 2024, vous achetez un système de sécurité pour 10 000 €, amortissable sur 5 ans.
Le coefficient est donc de 1,75. Selon le calcul : (100/5) x 1,75 = 35. Le résultat et donc le taux d’amortissement est de 35 %.
(35/100) x 10 000 = 3 500. La première année, l’amortissement sera donc de 3 500 €. La valeur comptable du système est alors de 6 500 (10 000 – 3 500).
(35/100) x 6 500 = 2 275. La deuxième année, l’amortissement sera donc de 2 275 €. La valeur comptable du système est alors de 4 225 €. Et ainsi de suite pendant 5 ans.
Attention : n’oubliez pas de calculer au prorata temporis si vous l’achetez en cours d’année.
L’amortissement variable
Explications
L’amortissement variable est aussi appelé « par unité d’œuvre » . Il consiste à amortir le bien suivant l’unité d’œuvre qu’il consomme ou qu’il produit. Cette unité peut être en nombre d’heures, en nombre de kilomètres ou encore en nombre de pièces.
Utilisons quelques cas concrets :
- Une voiture sera amortie suivant le nombre de kilomètres qu’elle parcourt :
- Une machine, elle sera amortie suivant le nombre de pièces qu’elle fabrique.
Logiquement, cet amortissement ne concerne que les biens qui permettent une prévision sur leur utilisation.
Le calcul s’effectue comme suit : valeur du bien x (consommation annuelle / consommation totale sur la durée de vie du bien)
Exemple
Si vous achetez une voiture au prix de 15 000 €, censée parcourir 50 000 km sur 5 ans. Elle parcourt la première année 11 500 km.
15 000 x (11 500 / 50 000) = 3 450. L’amortissement variable sera donc de 3 450 € la première année.
La deuxième année, elle parcourt 9 600 km. Le calcul est : 15 000 x (9 600 / 50 000) = 2 880. L’amortissement variable sera donc de 2 880 € la deuxième année.
La dernière année, il convient de faire la somme des amortissements déjà déduits et d’amortir le reste du prix du véhicule, pour ne pas dépasser ou être en dessous des 15 000 € d’achat.
Attention : n’oubliez pas de calculer au prorata temporis si vous l’achetez en cours d’année.
L’amortissement exceptionnel
L’amortissement exceptionnel, aussi appelé amortissement accéléré concerne des biens très spécifiques et est possible pour une durée limitée. Il s’agit d’un mécanisme fiscal et non comptable.
Ce régime de faveur peut être accordé par l’administration fiscale, après une demande justifiée de l’entreprise. Il consiste à amortir très rapidement les coûts importants pour éviter de mettre le professionnel en difficulté. Il est possible pour :
- Les fonds commerciaux acquis entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2025 ;
- Les imprimantes 3D et robots acquis ou créent entre le 1er octobre 2015 et le 31 décembre 2017 ;
- Les investissements dans des PME innovantes ayant eu lieu entre 2016 et 2019 ;
- … etc.
Nous arrivons à la fin de cette présentation des différents types d’amortissements. Comme nous l’avons vu, les types d’amortissements les plus utilisés par les indépendants sont l’amortissement linéaire et, dans une plus faible mesure, l’amortissement dégressif.
Vous avez davantage de questions sur les différents types d’amortissements ? N’hésitez pas à utiliser l’espace commentaire, nous vous répondrons avec plaisir 🤝
Bonjour, je vais céder mon cabinet à un confrère . Qu’est ce que je fais des amortissements qui me restent?
Bonjour Philip,
Vous voulez dire les biens en immobilisation ? Soit vous les cédez à votre confrère en même temps, soit vous les sortez simplement de votre registre pour les garder (par exemple, pour une voiture). Attention, les plus-values pourront être imposables.
je suis médecin urgentiste et travaille dans une clinique. Mais il me faut un bureau pour gérer tout l’administratif et une voiture car la clinique est à 90 km de mon domicile. Que puis-je déduire pour ce bureau à mon domicile. je dois entre autre acheter des climatiseurs réversibles et refaire faire la peinture….
Bonjour,
Vous pouvez déduire une partie de vos frais de loyer, électricité, internet… au prorata de la surface de la pièce. Pour plus de détail, vous pouvez lire notre article dédié à l’activité libérale à domicile : https://www.indy.fr/blog/activite-liberale-domicile-regle-respecter/. Pour les frais d’aménagements de la pièce, vous pouvez déduire la peinture, les fournitures et les meubles. Attention cependant, les meubles et les climatiseurs doivent être amorti si leur prix unitaire excède 500 € HT.