Lors de la perte involontaire d’un emploi, il est possible de toucher une compensation : l’Allocation d’Aide au Retour à l’Emploi (ARE). Soutien financier essentiel pour les demandeurs d’emploi en France, l’ARE est soumise à condition et connait plusieurs évolutions en 2025. Comment fonctionne l’ARE ? Comment en bénéficier et qu’est-ce que cela implique pour le bénéficiaire ? Retrouvez les réponses à toutes vos questions dans cet article !

📝 En résumé :
- L’ARE offre un soutien financier aux demandeurs d’emploi pendant leur recherche
- L’ARE est soumise à des conditions d’éligibilité, telles que la durée de travail et l’inscription à France Travail
- Le montant et la durée de l’indemnisation dépendent du profil du bénéficiaire
- À partir du 1er avril 2025, de nouvelles règles sont mises en place.
- L’ARE est assujettie à l’impôt sur le revenu et à diverses contributions sociales
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L’ARE : un revenu de remplacement pour les demandeurs d’emploi
L’Allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) est une prestation financière de remplacement en cas de perte involontaire d’emploi. Bien qu’étroitement liée à l’assurance chômage, l’ARE ne se confond pas avec elle : l’assurance chômage désigne l’ensemble du dispositif, incluant l’ARE, mais aussi d’autres formes d’aides adaptées aux différentes situations des demandeurs d’emploi.
Versée par France Travail (anciennement Pôle emploi), elle offre un revenu de remplacement aux demandeurs d’emploi inscrits, leur permettant ainsi de subvenir à leurs besoins pendant leur recherche d’un nouvel emploi.
L’objectif principal de l’ARE est de sécuriser financièrement les individus en période de transition professionnelle. En fournissant une aide financière temporaire, elle vise à atténuer les conséquences économiques liées à la perte d’un emploi, tout en encourageant les bénéficiaires à reprendre une activité professionnelle dans les meilleurs délais.
En facilitant cette période de transition, l’ARE joue un rôle clé dans la protection sociale en France et repose sur un système assurantiel et solidaire. Il est important de noter que l’ARE n’est pas une aide universelle, mais un dispositif soumis à certaines conditions d’éligibilité.
Le financement de l’ARE
L’Allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) est financée par un système de contributions reposant principalement sur les employeurs et les salariés du secteur privé, mais aussi sur d’autres catégories de travailleurs via la CSG activité.
Qui contribue au financement de l’ARE ?
- Les employeurs et salariés du privé : ils représentent l’essentiel du financement de l’assurance chômage. En 2021, sur 40,1 milliards d’euros de ressources, 35 milliards provenaient du secteur privé.
- Les travailleurs indépendants et certains agents publics : bien qu’ils ne cotisent pas directement à l’assurance chômage, ils participent via la Contribution Sociale Généralisée (CSG) activité prélevée sur leurs revenus.
- L’État : en cas de déséquilibre financier de l’Unédic, notamment lors de périodes de chômage élevé.
Comment fonctionne le circuit de financement ?
Les cotisations sont collectées par l’Unédic, qui redistribue ces fonds sous forme d’allocations aux demandeurs d’emploi. Ce système, financé majoritairement par le secteur privé, permet de sécuriser les parcours professionnels et de soutenir l’économie en maintenant le pouvoir d’achat des demandeurs d’emploi.
Les conditions d’éligibilité à l’ARE
L’Allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) est destinée aux personnes ayant perdu leur emploi de manière involontaire, mais pour pouvoir en bénéficier, elles doivent remplir certaines conditions. Examinons les critères requis pour ouvrir des droits à l’ARE.
Perte involontaire d’emploi
La première condition pour être éligible à l’ARE est la perte involontaire d’emploi. Cela inclut plusieurs situations :
- Licenciement : les salariés licenciés (qu’il soit économique ou pour un autre motif) ont droit à l’ARE, sauf en cas de faute lourde.
- Rupture conventionnelle : lorsqu’un salarié et son employeur conviennent d’une rupture à l’amiable du contrat de travail, l’ARE est également attribuée, sous réserve que la procédure ait été correctement suivie.
- Fin de CDD : les personnes ayant travaillé en contrat à durée déterminée (CDD) ont droit à l’ARE à la fin de leur contrat, si elles remplissent les autres critères.
Concernant les démissions, il existe des conditions particulières. En principe, une démission ne permet pas de bénéficier de l’ARE, sauf dans certains cas dits de « démission légitime » (par exemple, pour suivre un conjoint qui déménage, pour non-paiement des salaires, ou encore pour se lancer dans un projet de reconversion professionnelle).
Durée de travail requise avant le chômage
Pour être éligible à l’ARE, il est nécessaire d’avoir travaillé un minimum de 6 mois sur les 24 derniers mois avant la perte de l’emploi.
Inscription à France Travail
L’une des étapes essentielles pour bénéficier de l’ARE est de s’inscrire auprès de France Travail (anciennement Pôle emploi). L’inscription doit être accompagnée de l’actualisation mensuelle de la situation du demandeur d’emploi, afin de continuer à percevoir l’allocation. Cette actualisation permet de vérifier que la recherche d’emploi est active et d’ajuster le montant de l’ARE en fonction des nouvelles situations professionnelles.
Être physiquement apte à travailler
L’aptitude à travailler est également un prérequis. Si le demandeur d’emploi est en arrêt maladie pour une période supérieure à 15 jours, le versement de l’allocation ARE est interrompue.
Être à la recherche effective et permanente d’un emploi
Pour bénéficier de l’ARE, le demandeur d’emploi doit être à la recherche effective et permanente d’un emploi. Cela signifie qu’il doit être activement engagé dans des démarches de recherche, telles que l’envoi de candidatures, la participation à des entretiens, ou des actions de formation. France Travail vérifiera cette recherche active lors des actualisations mensuelles et à travers des contrôles réguliers.
Ce qui change au premier trimestre 2025
À compter du 1er avril 2025, certaines règles évoluent. Parmi elles :
- Le calcul des indemnités est basé sur 30 jours par mois, ainsi les demandeurs d’emploi recevront la même indemnisation, peu importe le nombre de jours effectifs du mois.
- Les créateurs et repreneurs d’entreprise peuvent continuer à cumuler l’ARE avec une activité non salariée, mais ce cumul est limité à 60 % des droits restants.
- Les demandeurs d’emploi âgés de 53 et 54 ans ne bénéficient plus du statut spécifique des seniors. Leur durée d’indemnisation est désormais alignée sur celle des autres catégories, avec une réduction à 18 mois.
- Les salariés en contrats saisonniers doivent travailler 5 mois, au lieu de 6, au cours des 24 derniers mois pour bénéficier d’une indemnisation.
Montant, durée et fiscalité de l’ARE : ce qu’il faut savoir
Comment est calculé le montant de l’ARE ?
Étape 1 : Déterminer son salaire journalier de référence
Le mode de calcul du salaire journalier de référence (SJR) varie en fonction de l’âge du demandeur d’emploi.
Le SJR est obtenu en deux temps :
1️⃣Pour les personnes de moins de 53 ans, on additionne l’ensemble des rémunérations brutes perçues au cours des 24 mois précédant la fin du dernier contrat de travail. La période prise en compte est de 3 ans pour les plus de 53 ans.
2️⃣Ce total est divisé par le nombre de jours calendaires (jours travaillés et non travaillés) sur cette période.
Prenons l’exemple d’Hugo, un salarié de 35 ans ayant perçu 52 000 € en deux ans. Son SJR est calculé ainsi : 52 000 / 731 = 71,11 €.
Étape 2 : Déterminer le pourcentage du SJR perçu
Le salaire journalier de référence (SJR) est la base du calcul de l’Allocation d’aide au retour à l’emploi. L’ARE est ensuite déterminée par un pourcentage du SJR. Ce pourcentage varie en fonction de la situation, mais il y a un plafond à ne pas dépasser (75 % du SJR), ainsi qu’un montant minimum garanti de 31,97 €. Deux méthodes sont appliquées :
- 40,4 % du SJR + une somme fixe de 13,11 € (depuis juillet 2024).
- 57 % du SJR
Le montant le plus avantageux est retenu. Cette double approche permet d’adapter l’allocation selon le niveau de rémunération antérieur. Si le demandeur d’emploi touche une pension d’invalidité, de vieillesse ou militaire, ou s’il cumule avec une activité à temps partiel, l’ARE sera ajustée en fonction de ces éléments.
Poursuivons avec l’exemple d’Hugo et son salaire journalier de référence de 71,11 €. Le montant de son allocation sera déterminé selon ces deux formules :
1️⃣40,4 % du SJR + 13,11 € → (71,11 × 40,4 %) + 13,11 = 41,90 €
2️⃣57 % du SJR → 71,11 × 57 % = 40,53 €
Le montant le plus avantageux étant 41,90 € par jour, c’est cette somme qui lui sera versée.
Quelle est la durée d’indemnisation ?
La durée pendant laquelle une personne peut percevoir l’ARE dépend de plusieurs facteurs, principalement de son âge et de son ancienneté dans le travail. En règle générale, plus une personne a travaillé longtemps et plus elle est âgée, plus sa durée d’indemnisation est longue. Ces mesures visent à prendre en compte la difficulté accrue qu’ont les seniors à retrouver un emploi.
La dégressivité de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) correspond à une réduction de l’indemnisation qui peut s’appliquer à partir du 7e mois pour certains bénéficiaires. Cette diminution peut atteindre jusqu’à 30 % du montant initial, avec un seuil minimum fixé à 92,11 € brut par jour.
Depuis le 1er avril 2025, voici les nouvelles durées maximales d’indemnisation selon l’âge du demandeur d’emploi :
- Moins de 53 ans : jusqu’à 18 mois.
- De 55 et 56 ans: 22,5 mois (685 jours)
- Plus de 57 ans : 27 mois (822 jours)
Peut-on cumuler l’ARE avec une nouvelle activité ?
Si vous débutez une activité professionnelle, qu’elle soit salariée ou non (artisan, commerçant, micro-entrepreneur, etc.), tout en étant en cours d’indemnisation, il est possible de percevoir à la fois vos revenus et une partie de votre allocation chômage. Toutefois, ce cumul est soumis à un plafond à ne pas dépasser.
À compter du 1er avril, les créateurs ou repreneurs d’entreprise ont la possibilité de cumuler l’ARE avec une activité non salariée, dans la limite de 60 % du solde de leurs droits. Les 40 % restants ne seront débloqués qu’en cas de cessation d’activité.
ARE et fiscalité : quelle imposition ?
L’imposition
Les allocations de France Travail sont soumises à l’impôt sur le revenu et sont à inscrire dans la rubrique « Autres revenus imposables » de votre déclaration de revenus. Le prélèvement à la source (PAS) s’applique également aux demandeurs d’emploi percevant l’ARE. Ainsi, l’impôt est automatiquement déduit chaque mois par France Travail. Si vous n’êtes pas imposable, cette retenue ne vous concerne pas, sauf exception. Pour les bénéficiaires imposables, le taux appliqué dépend des revenus des années précédentes : ceux de N-2 pour janvier à août, et ceux de N-1 pour septembre à décembre.
Les retenues sociales et fiscales appliquées à votre ARE
L’ARE est soumise à diverses retenues sociales et fiscales, impactant son montant net perçu. Parmi elles, la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS) sont prélevées directement sur l’allocation journalière.
Les bénéficiaires du régime local d’assurance maladie d’Alsace-Moselle doivent également s’acquitter d’une cotisation spécifique. Une participation au financement des retraites complémentaires équivalente à 3 % du salaire journalier de référence est également appliquée, sans toutefois réduire l’allocation en dessous du minimum garanti.
Comme explicité, le versement de l’Allocation d’Aide au Retour à l’Emploi (ARE) n’est donc pas automatique. Ce soutien financier essentiel pour les demandeurs d’emploi est soumis à condition. Les récentes évolutions applicables en 2025 soulignent la nécessité de rester informé pour optimiser vos droits et bénéficier pleinement de cette aide.
Des interrogations persistent sur l’ARE, le cumul avec le congé maternité au chômage ou la création d’entreprise ? Laissez-nous un commentaire et nous y répondrons avec plaisir !