Quand créer son entreprise ?

Le timing est un élément crucial à prendre en compte au moment de créer votre entreprise. En effet, en fonction du mois de création de votre entreprise et du choix de sa clôture, les dispositifs d’aides et les obligations comptables peuvent différer. Alors ne lésinez pas sur l’intérêt du calendrier ! Nous vous expliquons comment y voir plus clair sur la temporalité de la création de votre entreprise.

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📝 En résumé :

• Pour savoir quand créer son entreprise, voici nos meilleurs conseils :
  • Assurez-vous d’être prêt à vous lancer notamment en étudiant le marché en profondeur ;
  • Étudiez le secteur d’activité au sein duquel vous souhaitez vous implanter.
• Par ailleurs, pour créer votre entreprise, vous devez faire une étude de marché ainsi qu’un business plan, trouver des moyens de financement, choisir votre statut juridique et trouver un local si nécessaire.

À quel moment immatriculer mon activité ? Des facteurs qui influent la temporalité

Avant d’entrer dans les détails de la temporalité, il est important de noter qu’il est indispensable de réaliser au préalable quelques formalités, à savoir :

• L’élaboration du projet ;
• L’immatriculation de l’entreprise.

Suivant l’ampleur de votre projet ainsi que du statut juridique pour lequel vous allez opter, ces étapes seront plus ou moins longues, d’où l’importance de vous y prendre à l’avance.

1️⃣ L’élaboration du projet

Tout d’abord, pour développer votre projet, vous devez procéder à la réalisation de l’étude de marché et du business plan mais vous devez également songer aux moyens de financement, au choix de votre statut juridique et à la recherche de votre local si nécessaire.

L’étude de marché

L’étude de marché consiste à analyser 4 éléments clés :

• L’offre : le produit ou le service que vous proposez ;
• La demande : les clients potentiels qui vont l’acheter ;
• L’environnement : la concurrence, la législation, les tendances, le lieu, etc. ;
• La stratégie commerciale et les canaux de distribution que vous allez employer, soit la manière dont vous souhaitez commercialiser votre offre.

Pour ce faire, vous pouvez notamment avoir recours à des questionnaires, des enquêtes de terrain et des recherches que ce soit sur internet, sur des sites officiels ou encore dans la presse.

L’objectif pour vous est donc de tirer des analyses concrètes et précises et d’émettre des conclusions à partir de toute votre étude.

Le business plan

Le business plan est une des étapes les plus importantes dans l’élaboration d’un projet, il est complémentaire à l’étude de marché. En effet, il s’agit là d’émettre des projections de développement de votre entreprise. Pour ce faire, vous devez :

• Définir les objectifs et la stratégie marketing de votre entreprise ;
• Déterminer un prévisionnel financier ;
• Élaborer un plan opérationnel avec les activités de l’entreprise, les processus, les ressources, les missions et les responsabilités propres à chaque membre de l’équipe si vous êtes plusieurs ;
• Émettre une synthèse du business plan afin de rassembler les points clés et d’y voir plus clair ;
• Réviser le business plan et y apporter les modifications nécessaires afin que ce dernier soit tenu à jour.

Le business plan est un document important puisque vous serez amené à le présenter à de nombreuses personnes : des investisseurs mais aussi des banquiers notamment en cas de demande de prêt.

Les moyens de financement

Cette étape consiste à rassembler les ressources monétaires qui serviront à l’accomplissement de votre projet.

Pour ce faire, vous avez par exemple la possibilité de contracter un emprunt ou de faire une demande de prêt auprès de la banque. Vous pouvez également vous rapprocher d’organismes d’aide à la création d’entreprise tels que Réseau Entreprendre, Initiative France ou encore Adie (Association pour le Droit à l’Initiative Économique, cliquez ici pour en savoir plus).

Bon à savoir !
Réseau Entreprendre est l’organisme qui offre les prêts les plus importants aux entrepreneurs, pouvant atteindre 90 000€ pour les projets les plus innovants.

Le choix du statut juridique

Pour créer votre entreprise, vous devez également choisir votre statut juridique. Vous pouvez opter pour :

• La micro-entreprise (aussi appelée auto-entreprise) ;
• L’entreprise individuelle ;
• La société.

Depuis 2022, vous ne pouvez plus procéder à la création d’une EIRL (Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée).

Il convient de souligner que ce choix dépendra notamment des projections que vous aurez établies lors de votre business plan et de l’étude de marché que vous aurez réalisé en amont.

Par exemple, si vous projetez d’avoir une croissance rapide avec un chiffre d’affaires potentiellement élevé, la micro-entreprise ne sera pas l’option idéale puisqu’elle présente des seuils de chiffre d’affaires (188 700€ pour les activités de vente de marchandises et 77 700€ pour les prestations de services).

De même, si vous souhaitez bénéficier d’obligations comptables simplifiées, alors nous vous conseillons de vous tourner vers le statut d’auto-entrepreneur (aussi appelé micro-entrepreneur) ou d’entrepreneur individuel.

La recherche de votre local

Cette étape constitue à rechercher un local au sein duquel vous pourrez exercer votre activité professionnelle dans les meilleures circonstances.

2️⃣ L’immatriculation de l’entreprise

Depuis le 1er janvier 2023, tous les travailleurs indépendants sont tenus d’immatriculer leur entreprise auprès du guichet unique géré par l’INPI. Autrefois, cette démarche se faisait par le biais des CFE (Centre de Formalités des Entreprises), soit le Greffe du Tribunal de Commerce ou l’URSSAF.

Important à savoir !
Depuis le 1er janvier 2023, en cas de création, de modification ou de cessation d’activité, toutes les démarches se font via le site de l’INPI.

De plus, suivant votre situation, il existe des registres particuliers :

• Les commerçants doivent s’immatriculer auprès du RCS (Registre du Commerce et des Sociétés) ;
• Les artisans au répertoire des métiers.

Cette étape est décisive car elle vient donner une existence légale à votre entreprise, et vous permet d’obtenir un numéro SIRET et un numéro SIREN. Ces données sont très importantes pour facturer, par exemple.

En règle générale, vous recevez votre numéro SIRET entre 8 et 15 jours suivant la demande d’immatriculation. À savoir que l’immatriculation d’une société est en général un peu plus longue que celle d’une entreprise individuelle ou d’une auto-entreprise.

Vous pouvez néanmoins immatriculer votre société sans avoir débuté votre activité professionnelle, pour faciliter certaines démarches administratives en amont du lancement (signer un contrat, louer un local professionnel, obtenir un Kbis, etc.). Il vous suffit de cocher la case « La société est constituée sans exercer l’activité » dans votre formulaire M0 de création de société commerciale ou toute autre personne morale, puis de modifier le document a posteriori en réglant des frais supplémentaires. Par ailleurs, cette condition s’applique pour deux mois seulement : après, votre société « s’active ».

Comment anticiper le « bon moment » pour créer son entreprise ?

D’abord, il est nécessaire de préciser que le meilleur moment pour vous sera peut-être le pire pour un autre entrepreneur. En effet, il n’y a pas de moment idéal, mais simplement des éléments à prendre en compte en fonction de votre situation personnelle et de votre situation professionnelle.

Assurez-vous d’être prêt(e) à vous lancer

Comme mentionné au préalable, l’une des pires erreurs à faire en tant qu’entrepreneur serait de ne pas avoir assez étudié votre marché. En effet tout porteur de projet doit connaître l’écosystème dans lequel il va évoluer avant même d’immatriculer son entreprise ou de procéder à toute autre démarche juridique. Ensuite, il est nécessaire que vous soyez confiant sur la réalisation du projet et sur votre offre, ainsi que sur la manière dont vous souhaitez pratiquer votre activité, et à quel endroit. Bien sûr, certaines professions requièrent de louer des locaux spécifiques, de préparer des business plans, ou encore des études de marché.

Vous devez également savoir quel statut juridique correspond le mieux à votre activité entre SASU, EURL ou entreprise individuelle par exemple. Ce choix sera déterminé en fonction des questions clés à vous poser en amont de la création d’entreprise.

Prenez le pouls de votre secteur d’activité

S’il est peut-être plus difficile de créer son entreprise en période de crise économique globalisée, cette conjoncture n’est pas non plus un réel frein. Passez avant tout au peigne fin les actualités du secteur précis dans lequel vous vous lancez en vous demandant comment se porte la demande et en évaluant le montant de vos dépenses en fonction du coût de la vie par exemple. Cela peut avoir une importance en fonction du prix des matières premières dont vous avez besoin, ou du matériel.

Au-delà, ces recherches sont importantes pour faire l’état des lieux d’une industrie ou d’un domaine d’activité, et imaginer comment celui-ci vise à évoluer dans les prochaines années.

Comment choisir la durée du premier exercice comptable ?

Chaque exercice comptable dure 12 mois. En revanche, le premier exercice comptable peut durer moins de 12 mois, ou plus, jusqu’à 24 mois maximum. C’est le cas de toutes les sociétés, à l’exception des professions libérales et des entreprises faisant partie de la catégorie des Bénéfices non commerciaux (BNC) qui doivent obligatoirement effectuer leur clôture des comptes au 31 décembre, quel que soit leur mois de création.

Par ailleurs, même s’il est possible de commencer un exercice comptable à n’importe quel moment, il est parfois plus simple de privilégier le premier jour d’un mois. Dans tous les cas, vous devez décider d’une date de clôture au moment de créer votre entreprise : cette date butoir représente le moment où vous devrez fournir vos documents comptables importants (comptes de résultat, bilans, annexes).

Alors, comment choisir la durée de votre premier exercice comptable lors de la création de votre société ? Pour ce faire, prenez en compte les points suivants.

Prenez en compte le calendrier fiscal

Gardez à l’esprit que :

• Les sociétés qui clôturent au 31 décembre ont jusqu’à mai pour déposer leur liasse fiscale. C’est le choix le plus courant, car c’est un excellent repère ;
• Les sociétés qui clôturent à d’autres moments de l’année doivent déposer leur liasse fiscale jusqu’à trois mois maximum après la date de clôture.

Clôturez après une période très active

Si votre activité est saisonnière, alors nous préconisons de clôturer votre premier exercice le mois d’activité le plus faible, juste après une période de forte activité. Cela permet aux équipes administratives de dégager du temps pour faire les comptes et réaliser des inventaires. Aussi, après un pic d’activité, la trésorerie est généralement remplie, et le chiffre d’affaires est plus conséquent.

CFE, fiscalité, aides… d’autres données à prendre en compte

Si vous voyez la fin d’année approcher, alors il peut être judicieux pour vous d’être patient(e) et de reporter la création de votre entreprise en début d’année suivante. Cette technique vous permettra d’avoir l’avantage d’économiser la Cotisation Foncière des Entreprises (ou CFE) si vous y êtes assujetti. Cette taxe locale doit être payée en décembre de chaque année en se basant sur une existence de votre entreprise le 1er janvier, et ce même si vous êtes exonéré la première année. Ainsi, nous vous conseillons de reporter la création de votre entreprise au 2 janvier de l’année qui suit.

Prenons un exemple :
Si vous créez votre société en novembre 2024, vous serez exonéré de la CFE pour 2024 alors que vous n’avez que deux mois d’activité, et devrez la payer en 2025. En revanche, si vous attendez le 2 janvier 2025 pour immatriculer votre société, vous pourrez être exonéré de la CFE sur 12 mois et n’aurez à la payer qu’en 2026.

Par ailleurs, certaines aides pour financer votre projet évoluent ou s’arrêtent à partir du premier janvier de chaque année. Ainsi, en créant votre entreprise avant la nouvelle année, vous pourriez manquer l’opportunité de bénéficier d’aides spécifiques.

Enfin, cette stratégie peut s’appliquer sur la fiscalité : la loi de finances initiale (LFI) est votée en fin d’année civile, et une loi rectificative est votée en début d’année. Ces lois viennent affecter les modalités de distribution de dividendes au sein des sociétés. Ainsi, clôturer votre exercice fiscal en dehors de ces deux périodes peut jouer un rôle sur la distribution des dividendes.

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