Quel capital social en entreprise individuelle ?

Le capital social, correspond aux apports, qu’ils soient en numéraire ou en nature, mis à disposition de l’entreprise par ses associés ou actionnaires pour démarrer son activité. Obligatoire en société, il y joue un rôle clé, à la fois comme garantie pour les créanciers et comme élément déterminant les droits des associés. Mais qu’en est-il des entreprises individuelles, où l’entrepreneur et l’entreprise ne forment qu’une seule et unique entité ? Existe-t-il un montant de capital social minimum pour ce statut ? Quel est l’impact de l’absence de capital social sur la comptabilité de l’entreprise individuelle ? Nous répondons à toutes vos interrogations au sujet du capital social en EI dans cet article ! 

Quel capital social en entreprise individuelle ?

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📝 En résumé :

  • L’entreprise individuelle ne nécessite pas de capital social minimum, car l’entrepreneur et l’entreprise forment juridiquement la même entité ;
  • Cette absence de capital allège les formalités administratives et facilite la création de l’entreprise ; 
  • En l’absence de capital social, les créanciers peuvent être réticents à prêter de l’argent, car le risque financier repose sur le patrimoine personnel de l’entrepreneur ; 
  • Depuis 2022, un nouveau statut protège le patrimoine personnel de l’entrepreneur. Seul le patrimoine professionnel de l’EI est engagé pour répondre des dettes contractées par l’entreprise. 

Quel capital minimum en entreprise individuelle ?

Contrairement aux sociétés telles que la SARL, l’EURL, la SAS ou encore le SASU, l’entreprise individuelle ne nécessite aucun capital social minimum. En effet, l’une des particularités de ce statut réside dans le fait que l’entrepreneur et l’entreprise ne font qu’un sur le plan juridique : ainsi, le concept de capital social n’existe pas pour une entreprise individuelle.

Cela ne signifie pas pour autant que l’entrepreneur n’a pas besoin de ressources financières pour démarrer son activité. Les apports nécessaires au lancement de l’entreprise peuvent servir à couvrir les premières dépenses, mais ils ne sont pas formalisés sous forme de capital social, comme dans une société.

Cela est également vrai pour le statut d’auto-entrepreneur (également connu sous le nom de micro-entreprise) qui est une forme simplifiée de l’entreprise individuelle.

Une indépendante en entreprise individuelle qui ne possède pas de capital social

Les conséquences de l’absence de capital entreprise individuelle 

L’absence de capital social en entreprise individuelle a plusieurs conséquences, tant sur le plan juridique qu’administratif.

Simplification de la création et des démarches administratives

Le fait de ne pas avoir à constituer un capital social simplifie considérablement la création de l’entreprise individuelle. L’entrepreneur n’a pas besoin de déposer des fonds sur un compte professionnel, ce qui réduit les coûts initiaux et allège les formalités administratives. Cela facilite également la déclaration sociale et la déclaration fiscale de l’entreprise individuelle, qui ne requièrent pas de mention de capital social.

Le saviez-vous ? L’entrepreneur individuel et le micro-entrepreneur ne sont pas obligés d’ouvrir un compte professionnel pour immatriculer leur entreprise, car ils n’ont pas de capital social à déposer. Cependant, si leur chiffre d’affaires dépasse 10 000 € pendant deux années consécutives, ils devront ouvrir un compte bancaire dédié à leur activité, qu’il s’agisse d’un compte courant classique ou professionnel.

Accès aux financements et risques financiers

Impact sur les créanciers

L’absence de capital social dans une entreprise individuelle rend l’accès aux financements particulièrement difficile. En effet, les banques et les créanciers hésitent souvent à accorder des prêts, car le risque financier repose entièrement sur le patrimoine personnel de l’entrepreneur.

Par ailleurs, contrairement aux sociétés qui affichent un capital clairement identifié, l’entreprise individuelle ne dispose pas de fonds propres formalisés, ce qui rend difficile la démonstration de sa solidité financière. Cette situation peut nuire à sa crédibilité auprès des partenaires et des créanciers, limitant ainsi ses opportunités de financement et de collaboration.

Zoom sur le nouveau statut de l’entrepreneur individuel

Jusqu’en 2022, il n’existait pas de distinction claire entre les biens personnels et professionnels de l’entrepreneur individuel, ce qui exposait ses biens personnels à la saisie en cas de dettes. 

Depuis février 2022, avec la suppression du statut d’Entrepreneur Individuel à Responsabilité Limitée (EIRL), des améliorations ont été apportées au régime de protection du patrimoine personnel de l’entrepreneur individuel. Désormais, les créanciers ne peuvent saisir que les biens utilisés pour l’activité professionnelle (locaux, véhicules, machines, mobiliers, etc). 

Cette réforme, appliquée aux entreprises individuelles créées après le 15 février 2022, vise à offrir une meilleure protection tout en simplifiant les démarches. Toutefois, cette protection ne concerne que les dettes professionnelles et non celles liées à des fautes graves ou fraudes. Pour en savoir plus sur le nouveau statut de l’entreprise individuelle, cliquez juste ici

Depuis cette réforme, l’entrepreneur individuel peut opter pour l’impôt sur les sociétés (IS), ce qui modifie son régime fiscal en séparant les bénéfices de l’entreprise de son revenu personnel. Cela offre une souplesse supplémentaire en matière d’imposition.

Charges et obligations comptables

L’absence de capital social peut compliquer la comptabilité, car il peut être plus difficile de présenter des documents financiers solides sans des fonds clairement identifiés.

Enfin, les charges liées à l’activité, comme les cotisations sociales versées à l’URSSAF et les charges déductibles de l’entreprise individuelle, sont entièrement à la charge de l’entrepreneur. L’imposition de l’entreprise individuelle se fait sur le revenu personnel, sans distinction entre les sommes réinvesties dans l’activité et celles perçues à titre personnel. Cela peut restreindre la capacité de l’entreprise à se développer, car toutes les obligations fiscales reposent directement sur l’entrepreneur.

Des interrogations au sujet du capital social de l’entreprise individuelle ? Laissez-nous un message en commentaire, nous serions plus que ravis de vous éclairer ! 

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par Julie Pay Vargas

Julie est rédactrice de contenu chez Indy. Spécialiste des entreprises soumises à l'impôt sur les sociétés, elle partage toutes ses connaissances afin de rendre la comptabilité accessible à tous !