La mise en place d’une SCI (Société Civile Immobilière) requiert légalement la participation d’au moins deux associés. Ce cadre est établi pour une gestion optimisée de biens immobiliers. Toutefois, certaines circonstances peuvent amener la SCI à évoluer avec un seul associé. Donnant ainsi naissance à une SCI à associé unique. C’est notamment le cas lors de la transmission de parts, d’un décès ou d’un retrait. Dans ce contexte, la dynamique entre les associés en SCI se transforme, ouvrant un nouveau chapitre dans la gestion et la stratégie immobilière de la société.
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Création d’une SCI à associé unique
La démarche de mise en place d’une SCI implique initialement la collaboration d’au moins deux parties. Néanmoins, des événements particuliers peuvent conduire à une situation où une seule personne reste associée. Cette singularité, bien que non reconnue directement par la loi, engendre une réflexion sur la possibilité d’une SCI quasi unipersonnelle. Cela se fait grâce à une distribution asymétrique du capital social.
Création d’une SCI quasi-unipersonnelle
La loi n’autorise pas explicitement la création d’une SCI avec un seul associé. Mais, il est possible de contourner cette contrainte en ayant une répartition inégale du capital social.
Bien que deux personnes soient associées, la répartition du capital fait qu’en pratique, la gestion de la SCI se rapproche de celle d’une SCI associé unique.
Implications juridiques
Cette structure quasi unipersonnelle peut soulever des questions juridiques. Notamment en ce qui concerne la responsabilité des associés et celle du gérant. Le statut de prête-nom de l’associé minoritaire peut entraîner une responsabilité illimitée vis-à-vis des dettes de la SCI. Cette situation requiert une attention particulière.
Création de SCI avec associé un mineur
Une autre méthode pour constituer une SCI avec une gestion quasiment unipersonnelle est d’associer un mineur. Dans ce cas, le représentant légal du mineur signe les documents nécessaires à la création de la SCI. Bien que cette méthode permette une gestion presque unipersonnelle de la SCI, elle nécessite un suivi juridique rigoureux pour assurer la conformité avec les dispositions légales.
Procédures essentielles
Les démarches telles que la rédaction et signature des statuts, l’enregistrement des statuts et le remplissage du formulaire de création de SCI sont primordiales pour la mise en place de la structure. La vigilance est de mise pour garantir la légalité et la sécurité juridique de cette configuration très particulière.
Risques juridiques et sanctions
Les risques juridiques et les sanctions associées à une Société Civile Immobilière (SCI) avec un associé unique sont principalement centrés autour de la dissolution de la société.
Dissolution de la société
La première et principale sanction en cas de SCI à associé unique est la dissolution de la société, car elle ne respecte plus les conditions légales de constitution et de fonctionnement d’une SCI.
Cette dissolution peut être prononcée par décision de justice, à la suite de laquelle la société doit être liquidée, et l’associé unique pourrait récupérer tous les actifs ainsi que le boni de liquidation.
La loi stipule que la SCI doit être constituée par au moins deux personnes et la réunion de toutes les parts sociales en une seule main entraîne un risque de dissolution.
Période de régularisation
En présence d’une SCI à associé unique, l’associé dispose d’un délai d’un an pour régulariser la situation, sauf si les statuts de la SCI prévoient la dissolution de la société en cas de réunion des parts en une seule main.
Transformation en société unipersonnelle
La transformation de la SCI en société unipersonnelle à la suite du départ d’un ou plusieurs associés n’est pas sans risque. L’associé unique risque la dissolution de sa société. Bien que la dissolution de la SCI à associé unique ne soit pas automatique.
Les implications légales et les sanctions possibles dépendent donc des circonstances entourant la SCI à associé unique. Une attention particulière doit être accordée aux statuts de la SCI et aux lois régissant sa constitution et son fonctionnement.
Implications suite au décès de l’associé unique
Le décès d’un associé unique dans une SCI donne lieu à plusieurs implications juridiques et administratives. Principalement, la loi prévoit que le décès ne conduit pas à la dissolution de la SCI automatiquement. Au contraire, il engendre la transmission des parts sociales de l’associé défunt à ses héritiers ou légataires. À moins que les statuts de la SCI ne stipulent des dispositions spécifiques sur la succession. Les statuts de la SCI peuvent en effet encadrer les mesures à adopter en cas de décès d’un associé. Ils peuvent par exemple établir la dissolution de la SCI ou déterminer la répartition des parts de l’associé décédé entre les associés restants. Ils peuvent aussi permettre la continuation de l’activité avec les héritiers, sous certaines conditions comme l’agrément des associés.
Par ailleurs, l’article 1870 du Code civil, autorise la continuation de l’activité de la SCI avec les héritiers ou les légataires du défunt. Sauf disposition contraire dans les statuts. Cette disposition légale offre une certaine flexibilité pour la poursuite de l’activité de la SCI malgré le décès de l’associé unique.
La nécessité de réviser les statuts de la SCI peut donc surgir pour refléter la nouvelle structure des associés. Et donc assurer la conformité avec les dispositions légales et réglementaires. Les implications post-décès dans une SCI à associé unique sont principalement dictées par les statuts de la société. Une planification préalable et une rédaction judicieuse des statuts peuvent alors grandement faciliter la gestion des défis juridiques et administratifs qui peuvent survenir dans une telle situation.
SCI à associé unique et personne morale
L’intégration d’une personne morale comme associé unique dans une SCI présente une structure particulière. Il est courant de créer une EURL ou une SASU. Puis une SCI avec vous comme associé physique et votre EURL ou SASU comme associé moral, permettant une gestion flexible tout en respectant la pluralité des associés.
Cependant, si la SCI devient unipersonnelle, les risques juridiques, notamment la dissolution si non régularisée en un an, demeurent similaires à une configuration avec un associé unique physique.
Un élément notable est la transmission du patrimoine de la SCI à l’associé unique sans liquidation judiciaire en cas de dissolution, comme stipulé par l’article 1844-5 du Code civil (voir l’article juste 👉 ici 👈 ). Ce processus, appelé transmission universelle du patrimoine (TUP), facilite les démarches administratives lors de la dissolution.
L’incorporation d’une personne morale comme associé unique nécessite une compréhension approfondie des implications juridiques et administratives. Il est ici conseillé de consulter des experts juridiques pour assurer la conformité réglementaire dans cette configuration spécifique.
Quels sont les risques ?
Les risques qui entourent une SCI à associé unique se manifestent principalement lors de transactions comme la cession de parts. L’assurance de la volonté réelle de l’associé unique de céder ses parts peut être établie en incorporant une clause d’agrément dans les statuts. Elle permet ainsi un refus de cession dans des scénarios. Tels que le décès d’un associé ou la revendication par un conjoint de la position d’associé suite à un apport.
D’autre part, un enjeu fiscal se présente si la cession de parts ne se fait pas promptement après l’instauration de la SCI à associé unique. La valorisation accrue des parts peut engendrer une hausse des droits d’enregistrement sur la plus-value réalisée lors de la cession.
Aussi, l’associé cédant reste financièrement engagé, notamment en cas de défaut de remboursement d’un prêt immobilier. Bien que la responsabilité soit généralement proportionnelle à l’apport, le créancier peut choisir de poursuivre l’associé cédant pour récupérer la dette.
En savoir plus sur les SCI non familiales
Concernant les SCI non familiales, avec un associé unique, le contrat de location doit s’étendre sur un minimum de 6 ans. Ici, des modifications spécifiques seront nécessaires lors du congé d’un locataire en vue de la vente du bien.
Le risque majeur demeure la dissolution potentielle de la SCI, surtout après l’expiration du délai légal de régularisation d’un an. Tout individu avec un intérêt légitime peut solliciter la dissolution de la SCI. À tout moment. Rendant ainsi impérative la régularisation pour préserver la stabilité de l’entreprise.
Cette régularisation, comme mentionné précédemment, exige l’introduction d’un nouvel associé. Ou la correction de la situation unipersonnelle de la SCI dans un cadre temporel défini. Ces éléments permettent d’éviter des complications juridiques et financières.
Vous avez la moindre interrogation au sujet des SCI ? L’équipe Indy est là pour vous éclairer !
Mon associé à 50/50 avec moi est décédé en avril 2023. La sci est sans gérant faute de pouvoir avoir la majorité pour le nommer. Je n’ai pas agrée sa veuve comme associée, compte tenu de la relation conflictuelle. Que dois-je faire : acheter la valeur des parts à l’héritiere de mon associé décédé ou bien vendre le bien ?
Sachant que j’ai le projet de vendre. Y-a-t’il un délai dans un cas comme dans l’autre ?
Bonjour Anne,
Il faut tout d’abord regarder dans les statuts de votre SCI comment est géré le cas du décès d’un associé. Si cette clause n’est pas présente, c’est aux héritiers de la personne défunte de choisir que faire des parts sociales, même s’ils ne sont pas associés. Vous pouvez soit racheter les parts puis vendre le bien, soit trouver un accord pour vendre le bien avec les héritiers. Attention cependant : il y avait un délai de 3 mois après le décès pour pouvoir acquérir les parts de la SCI si l’héritier n’accède pas au titre d’associé. Dans ce cas, des indemnités peuvent être réclamées par l’héritier. Votre situation semblant complexe à cause de la rélation conflictuelle, je vous invite à contacter un avocat spécialisé.
Bonjour,
Je lis avec grand votre article sur une SCI unipersonnelle.
Je suis confronter a la situation suivante.
La société Alpha a été condamnée a me verser une somme. Cependant la societe Alpha ne me paye pas la condamnation argumentant etre insolvable.
Cependant, cette société Alpha a 100% des parts sociales de la SCI Beta depuis plus d’ un an.
La SCI Beta est donc unipersonnelle.
Un bien immobilier appartient a la SCI Beta. Elle est donc sauf dettes pas connues solvable.
Dans ce modele, est-ce que je peux être un tiers intéresse pour demander la dissolution de la SCI Beta afin que le bien de la SCI Beta appartienne a la société Alpha ?
Si oui, quelle est la demarche a suivre pour demander la dissolution ?
Bien cordialement,
Jean
Bonjour Jean,
La SCI Beta ne pourra être dissolu que sur décision de justice. Je vous invite à prendre contact avec un avocat pour connaître vos recours dans votre situation.